M. Jahiz Guemriche

Doctorant

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Cette thèse se situe à la croisée de l’histoire économique, de l’histoire des relations internationales et de la sociologie. Elle étudie les administrateurs de l’État et leurs pratiques dans la mise en place des politiques de développement économique en Algérie, et l’insertion de ce pays dans les échanges internationaux entre 1965 et 1991. A partir du coup d’État de Houari Boumediene (1965-1979), un groupe d’administrateurs de l’État, marginalisé sous la présidence précédente, est nommé à des postes de pouvoir dans le champ économique. L’orientation de leurs politiques économiques est marquée par les héritages coloniaux : dirigisme économique et primauté du secteur industriel et énergétique. Malgré un socialisme présenté comme spécifique par le président Boumediene, l’Algérie a tissé des relations diplomatiques réalistes avec les pays de la Communauté Économique Européenne (CEE), les États-Unis, et le Japon. Cette internationalisation de l’Algérie a permis aux administrateurs algériens de mettre en place une diplomatie économique qui vise à créer les conditions matérielles nécessaires au développement des infrastructures industrielles de l'Algérie. Néanmoins, c’est une industrie vulnérable qui doit affronter les crises économiques globales des décennies 1970 et 1980. Pour y remédier, des hauts-fonctionnaires algériens, faisant rupture avec l’idéologie officielle dès les années 1970, ont envisagé une ouverture économique (infitah). Celle-ci est instaurée progressivement sous la présidence de Chadli Bendjedid (1979-1992), en particulier à partir de 1989 avec l’arrivée du groupe des « Réformateurs » au gouvernement. Pour autant, ces derniers ne partagent pas l'orthodoxie du « Consensus de Washington », et les réformes entreprises ont abouti à une économie de marché dirigée par l’État algérien. Dans un contexte de lutte de pouvoir, les « Réformateurs » sont finalement débarqués du gouvernement en juin 1991, à la veille de la guerre civile.

Sujet de thèse

L’Algérie, entre dirigisme et diplomatie économique pragmatique : acteurs de la fabrique d’une économie postcoloniale et son insertion dans les échanges internationaux (1965-1991)

Directeur de Thèse

Pierre Vermeren